04.05.12
deux, trois mots seuls peut-être suffiraient.



05.05.12
UUuU :
à partir de la trace 29 :
> passer au dessin-signes uniquement
- pour explorer ça plus pleinement
- car je crois que lorsque le texte est en répond du dessin, ça affaiblit l'urgence d'émergence du texte, il est comme paresseux, et du coup moins bon
> et explorer signes-sentes

En écrivant, tracer la ligne, c'est :
- la ligne cursive, graphique du tracé… tracée par la main, le geste
- la ligne du suivi du "sujet", du suivi de la parole s'exprimant là
- la ligne du souci de ce qui est tendu vers son objectif, vers devant, ou de la vocation
ces deux dernières lignes à la fois on les suit et les trace

quand j'écrivais il y a plusieurs années "écrire comme on marche", cela reste pleinement valable aujourd'hui. je pensais alors surtout au rythme, au balancement, au tempo, et à la durée… mais c'est aussi tracer une ligne. même analogie.



09.05.12
alors que UUuU peut-être, s'approche de sa fin…
les outils : reprise du sommaire comme poème
isolés : mots disparaissent

UUuU : débuté vers le 29 août 2010… j'écrivais alors cela :

"on trace"
juste venu là. seul.
restera seul ou début opus nouveau. destiné à s'élargir. enfler d'espace. s'aggraver. se développer ?
aucune idée.


le chantier book 0 avait duré 2 ans et demi.
donc à peu près toujours ces mêmes périodicités.



09.05.12
où emmener les recherches ?
est-ce cela ce que l'on pourrait appeler le "projet", sinon le chantier ?
car c'est bien plutôt un chantier.

rassembler, recentrer, rediriger le chantier, le projet alors.

retrouver une ambition. ou plutôt un axe pouvant porter cette ambition.
ne pas juste tracer une direction pour un projet de résidence ou autre, d'un an, pas ça qui m'intéresse, mais quelque chose de plus large, qui voit plus loin.
surtout si je m'auto-finance, avoir un axe.

et la scène, la scène. aggraver ça.
se faire plus la main encore, tourner le bazar.

la ligne c'est ça : écrire, tchatcher.
mais maintenant aller tchatcher ailleurs aussi que dans les mi-lieux poésie. et y revenir plus tard éventuellement.

nous avons "lecture", mais le mot "dicture" (dire sans texte, dire "par cœur", "par corps") n'existe pas… bien que "orature" ai été inventé, mais comme parent de "écriture".

en fait oui c'est ça, je dis par corps, plutôt que par cœur.

avant la scène : la grande solitude de celui qui va dire



13.05.12
block : nouveau manus
écrire en petits blocs (cf debout la langue d'Antoine Wauters)



18.05.12
ouverture donc d'un fichier nommé block
(et tiens les premiers brouillons de la plui s'appelait eux aussi blocs)
j'y disais d'ailleurs ceci dans quelques notes autour de la plui :

parti d’un tout petit bout de texte en prose traînant dans mes poèmes, inutilisables pour eux, isolé… j’ai ensuite juste lancé l’écriture et l’ai laissée courir c’est-à-dire d’abord dans la vitesse, écrit comme sans moi au-delà de moi autant que possible, glissant en avant de la pensée, plus vite

à ce moment là, j’écris peu à la fois, mais finalement assez souvent et ça va grosso modo dans la bonne direction — me semble en tout cas

des blocs de txts d’abord : je pars de 2, 3 mots en tête et je continue au hasard sans guide en laissant glisser — je dois avoir assez de technique maintenant pour pouvoir le faire — lang autre, dans son rythme — le rythme alors surtout qui s’affirme
"proème"
lang simple vocabulaire nu
marche, écrit comme on marche, d’où rythme


et toujours ces débuts qui se ressemblent, sans savoir aucunement où l'on va. si ça va continuer, tenir, enfler, grossir, prendre poids, volume… si ça va être chantier pour plusieurs années ou pas.

écriture, voix
écriture, signes et signaux
voix, balbutiements et meuglements

écrire - tracer - parler



27.05.12
début de Refonder en tant que journal ici ?
passage du carnet de notes au journal ?
qu'est-ce que ça dit ça, ce passage ?



28.05.12
pas de grand projet en ce moment.

c'est finalement peut-être à prendre comme une chance si je n'ai pas de financement pour écrire l'année prochaine… ça m'évitera de rentrer dans le risque d'une "fonctionnarisation"…
mais me méfier alors de tomber dans l'inaction, l'enfermement

faire du coup les voyages que me suis promis de refaire ? retourner au cercle polaire, constater les 20 ans écoulés ?
et retraite écriture : block + finir UUuU + refonder… travail de fond
une traversée dans le calme et l'isolement pour apprendre et ensuite aller plus loin, plus fort ?
Larzac, Cévennes, Islande ?

Refonder :
continuer, creuser, former
travailler à la forme globale élargie
plonger dans un journal au jour le jour
constater le temps passant
écrire quotidien, pensées qui passent, essayer d'être pertinent chaque jour dans cette écriture des pensées qui passent, roulent déroulantes ?

éditer Sous la lampe en papier



29.05.12
rien rien rien
à bosser. mais du boulot vague.
à essayer de dessiner quel seront mes desseins futurs. voilà où j'en suis réduit ces jours-ci : à ces jeux de mots merdeux.



30.05.12
3h du mat
je sais que :
il me faut d'abord trouver l'axe, la ligne, le projet
que, en général, je sais trouver les moyens nécessaires ensuite
que je sais ensuite mobiliser pleinement
que sur le fond de méditation, qui est force nouvelle, profonde, saine, calme, posée, je peux rebondir, retrouver force lente, avancer ferme, comme j'ai pu savoir le faire auparavant, mais désormais sans passage par une crise de mutation.

2, 3 jours d'abattement ça suffit.

ces périodes de 6, 7 ans que je connais, sont toujours des mutations vers du plus large, plus fort, et plus adéquat pour moi-même, mais en passant par une phase de trop-plein, d'épuisement (de soi, de la situation), et donc de crise violente. ceci dit cela était à l'aune de ma manière de fonctionner, maniaque, en s'engrainant, bélier. or cela a changé profondément, donc les phases de marée basse ne seront plus destructrices.
là je veux, peux passer, je pense, par une bascule mais sans mort et destruction de la phase précédente, donc sans crise profonde. éventuellement une traversée seul, retraite, nécessaire, pour purger, comprendre, muer, mûrir, retrouver forces nouvelles, et refonder… mais plus de crise psychique de fond.

en milieu d'après-midi :
quelques poèmes courts, blocks : c'est rien, qui tiennent un peu je crois, pose fondement.

échanges avec amis proches grands lecteurs et sages, plusieurs retours sur mes derniers livres et vidéos de plateau, mails avec et lecture de Desbrusses, lettre d'Emaz (manuscrite, encore…) ce matin.

il faut rassembler l'ouvrage, le mien en l'occurrence, lui donner une lisibilité d'ensemble.
il y a désormais l'enjeu d'une globalité qui apparaît.
est-ce Refonder qui peut porter, accueillir, contenir cela ? ou bien une plus large articulation, plus large mise en scène allais-je dire, comme le porte à peu près déjà le site ?

décaler : cette idée remonte, il y a là sans doute quelque chose de possible.
faire point :
dans parler et se taire je trouvais :

1- le silence est notre "trou noir" d'origine, et 2- nous ne pouvons réduire la distance du réel, toujours ressenti, au langage qui le dit (ça échoue toujours), 3- nous sommes toujours dans le langage… mais n'y aurait-il pas une autre vision, approche possible ? laquelle ?
(…) toute tentative de concevoir la velléité de langage se réduirait-elle au silence, à l'énergie et mouvement qui l'a fait naître, et à sa tentative d'échouer moins ? ou bien peut-on découvrir autre chose comme axe, base, fondement à son émergence et flux ?

dans décaler :

ce qu'il faut probablement trouver ce n'est pas tellement continuer à malaxer la matière-lang, que de trouver le nouveau point de vue (cf analyse de Bergounioux sur l'avancée de Faulkner).
ce n'est peut-être pas tant la lang qu'il faut décaler, décoller par le dessous, que le point de vue, le point de conscience.
on écrit toujours comme si l'on avait la langue devant soi, alors qu'elle est en nous.


alors quoi ?
- écrire, dire, depuis en dehors du langage ? pas possible
- voir autrement qu'avec cette idée (romantique ?) de l'origine silence du langage ? peut-être possible, pas sûr
- passer à autre chose que cette idée de trou (de silence, et dû à distance de la langue au réel) ? oui possible
la langue n'est pas vide de ce trou en fait, mais pleine de ce trou.

ouais pas bien convaincant tout ça.



31.05.12
lorsque je vois un documentaire, ou lis un témoignage par exemple, sur toute personne qui a suivi sa ligne pleinement, toute sa vie, et a tout mobilisé, centré dans ce sens (artiste, politique, militant, sportif, etc…), je ressens cette communauté avec ceux qui suivent leur propre trace, je ressens que j'ai aussi cette ligne tracée au fond, au centre de mon travail. c'est ainsi.

le chantier se précise.
et les poèmes d'hier ont peut-être une direction pas trop mauvaise : ils "posent".

ce n'est pas encore bien clair, mais ça va venir.

énergie basse. mais dans cette énergie basse le bas le fond l'assise l'inaliénable le limon le jus de fond…



02.06.12
bloc : ne pas le publier sur le net sous forme d'in progress (même si j'ai fait quelques essais graphiques, html et javascript, aujourd'hui)
le bosser par devers soi. le peaufiner, le travailler, caché.

pouète n'est pas un métier car c'est une façon de voir, de sentir, de vivre, une façon et exercice de liberté.
on ne peut donc le mettre en rapport direct à une économie, à une rémunération. bien sûr on peut le rémunérer le pouète pour une intervention où il aura mobilisé son métier/artisanat de langue et parole, mais ce n'est pas une tâche, une mission, un poste tenu.
pourtant j'essaie de trouver l'économie qui non pas permette cette vie-là, elle n'a besoin d'aucune permission, mais qui sous-tende cette façon de vivre, qui puisse créer un espace et un temps choisissables, mobiles, modulables, élargissables, dilatables au gré des besoins.



05.06.12
pèche retrouvée, et les décisions à prendre ont été prises.
l'hiver prochain je me financerai donc moi-même et en profiterai pour plusieurs retraites d'écriture, de méditation, de marche. besoin de ça depuis un moment, pour aller plus loin, creuser plus, dans le calme.
finir UUuU avec des dessins, lignes et graphiques seulement. plus de mots.
écrire bloc et refonder.

départ en Suisse demain, faire une surprise à Philippe Rahmy, et fêter ça dans un chalet d'alpage au-dessus du Léman.

plus tard :
chalet d'alpage 1 400 mètres au-dessus du Léman et face aux Dents du midi. large, vue large.



08.06.12
vie de tournée ces temps-ci : depuis Québec : Poitiers, Bruxelles, Lille, Suisse, Paris pour 4, 5 dates, Limoges, Marseille…
dans les trains et les avions, dans les multiples rencontres avec des gens des 4 coins de notre petite planète bleue, et puis avec ce nomadisme et ces rencontres, les fêtes, l'extra-ordinaire de ces vies-là.

manus bloc : garder par devers moi pour l'instant, ne pas montrer, bosser à l'ombre, au frais, recéler au moins un bon bout de temps…

de retour de la très grande longue fête chez Philippe Rahmy en Suisse dans les alpages et les eaux fraîches du Léman, avec un quinzaine d'écrivain(e)s indiens, chinois, australiens, irlandais, mexicains, français, hollandais, autrichiens, suisses…



10.06.12
bloc : comme tout début de manuscrit, de ce qui va prendre sans doute volume, forme d'un volume, je ne sais pas où ça va. ça va. prend volume et consistance presque sans moi, puisque j'ai l'impression d'écrire très peu, et très peu souvent. très maigre en tout cas.
et pourtant déjà une quarantaine de pages couvertes, même si ce n'est que quelques lignes par page, épurées, depuis le 18 mai, et plusieurs versions déjà.

il s'agit d'écrire vite.
de laisser couler, fluide.
d'écrire vite et bref, sans trop réfléchir. du jet bref, précis, net, tranchant, comme un coup de sabre. avec le poignet et le geste écrivant très relâchés, très souples. geste fouetté.



14.06.12
retour du concert au sentier des halles.
on a enfin trouvé notre assise, solide…
après 5, 6 ans pour moi de travail sonore, scénique, d'interprétation. de parole "portée".
là-dessus, cette date m'a permis encore de cerner un peu plus, un peu plus précisément, un peu plus finement, la part des détails améliorables et infinissables.
et comment intimement m'y préparer au mieux.



18.06.12
toujours, encore aujourd'hui, j'éprouve ce sentiment d'une disposition, d'un "destin". je sais très lucidement que c'est un grand mot, un bien grand mot, que je n'aime guère. et peut-être est-ce aussi une bien grande naïveté de croire cela, mais il y a pourtant là comme une espèce d'acuité, et donc peut-être de lucidité, sur cette ligne que je suis, qui est moi, de moi, et à laquelle je ne peux échapper, ni ne veux échapper d'ailleurs puisque je mets en œuvre toute énergie dans ce sens, que je la centre étroitement vers cette visée-là.

ça veut surtout dire que pas capable de faire mieux ailleurs. fait pour ça. point.



20.06.12
UUuU : après écrire, maintenant juste dessiner quelques traces, quelques horizons… une calligraphie, quelques lignes.