15.01.12
à force de lire des journaux d'écrivains, ou de peintres, je me rend bien compte de plus en plus que nous avons en commun :
- cette "névrose" de la notation, de l'inscription, sans cesse (cela on pourrait s'y attendre…)
- une méticulosité, une minutie, un soin de l'ouvrage, même quand la matière est brute et sauvage
- le fait d'être en travail toujours, que cela soit sans fin, évidemment, mais aussi sans pause.

et c'est probablement cela qui, dans le journal d'un auteur, peut représenter une fascination : de reconnaître ce travail, cette "inlassabilité" à l'œuvre.



16.01.12
je souhaite, encore plus, centrer mon énergie sur l'écrire, et sur mon travail ayant pour matière la langue. j'ai ma ligne oui, continuer à la suivre, mais resserrer encore un peu.

pour l'instant je ne m'en sors pas trop mal au vu de ce que je peux apercevoir chez les autres (ex. encore de Bergounioux ou Emaz dans leurs journaux) dans la bataille entre temps d'écrire et temps des travaux alimentaires.
commencer tous les matins par un temps d'écrire serait bien, mais l'urgence des autres travaux est toujours à guetter.
là, ce mois de janvier, j'ai presque pu isoler, m'isoler, 3 à 4 semaines pour cela. entre autre, j'ai enfin lu à nouveau dans la continuité. 3 à 4 semaines pleines pour l'instant dans un hiver théoriquement consacré à cela, mais où des tas d'autres tâches "à faire" viennent prendre temps, cerveau et énergie… et cela est bien difficilement réductible. ceci dit, encore une fois, je m'en sors très bien jusque là par rapport aux "collègues", mais cela nécessite désormais d'être toujours à la quête de financements (extérieurs, ou fruits d'autres travaux) pour la vie quotidienne ou pour les projets en cours, car cette activité ne crée pas seule sa propre et complète économie.

oui resserrer encore plus. en particulier le "surplus" d'énergie constructrice que j'ai toujours mis avec fougue dans des projets dérivés, périphériques aux projets centraux (en vrac : danse, ski, spéléo, insertion, édition, soutien aux sites, projets, librairies des amis, etc, etc…) ou parallèles (l'autre pendant, mon autre métier : celui de créateur et responsable d'une boîte de guides escalade, montagne, etc…). j'y ai beaucoup appris, et y ai gagné une palette de compétences un peu plus élargie, mais désormais, et dès la prochaine fois, je mettrais cette "couche-là" d'énergie dans l'écriture. il me faut réduire encore plus ces activités bicéphales à une seule, privilégiée, pour progresser, m'enfoncer un peu plus.
je suis déjà pas mal centré, mais je peux aujourd'hui encore plus cibler, condenser, circonscrire, et cela sans pour autant m'enfermer : ne pas forcément faire que cela (des tas d'autres choses sont à découvrir, et détendent également de cette activité) mais, si le besoin s'en ressent, n'avoir que cela à faire, s'isoler au maximum des contingences.
c'est à ce prix je crois (mais est-ce cher payé quand on sait que sa ligne est là ?) que je peux avancer encore un peu plus dans l'entreprise, continuer à aggraver tout cela.
car il est possible d'avancer encore, même s'il peut paraître que l'on se répète… tant il est vrai que, même en "déboîtant" parfois assez largement dans les formes de son travail, peu échappent à cette redite des préoccupations qui nous absorbent, et qui ont été bien souvent à l'origine des prémices — les "thèmes" fondamentaux de chacun ayant été imprimés très tôt, et avec une grand prégnance —.

je suis ma petite ligne. silencieux.