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autour de continuum



txt :
des mots simples seuls sans grammaire orthographe bruts
des mots échappés
une écriture de mots échappés
mots égrenés, liste de mots qui créent un monde

vox & sounds :
sons purs précis simples
sons épurés, 1 ligne douce et continue avec des variations légères d’intensité _ un vent, une mer, un craquement
sons de bruits de dehors fins suspendus clairs sonores

images :
varitions légères d’1 image bouche _ continuum train





dans la petite maison
devant fenêtre ouverte
à travailler debout
l’ordi sur une planche à repasser

oui ce soir-là debout devant la fenêtre
debout travaillant la machine à taper écran écrire
sur une table à repasser
debout là travaillant écoutant écoutant
la fenêtre ouverte
oui debout là écoutant travaillant sur la petite machine blanche m’accompagnant
oui là écoutant musique et fenêtre ouverte lumière dans la chambre
et de la nuit
myriades de bestioles moustiques coléoptères hannetons rentrant
et venant bourdonner dans le globe de ma lampe
oui là travaillant debout là devant
la fenêtre
devant tout ce qui est ouvert
yes yes oui devant tout ce qui est ouvert
yes tout ouvert tout recevant
ces putains moments de grâce

oui


écrire c’est seul
cette recherche de lang sans point ponctuation grammaire orthographe
des mots par eux-mêmes
écrire c’est seul le soir le matin l’après-midi c’est seul quand tout le monde est à autre chose
écrire ça s’accumule en strates
des milliers feuilles carnets papiers paperolles bouts feuillets cahiers sons enregistrements croquis
déchirés qui qui s’amoncellent
forcément quand on y passe une vie
le plus souvent dans la nuit accumulés

écrire en musique aussi ryhtme
gros son dans le casque les oreilles

difficile ce que je tente là
des mots simples seuls sans grammaire orthographe bruts
sans doute le plus dur de ce que j’ai jamais tenté
et pourtant je n’ai sans doute jamais tenté que ça
jamais tenté que ça

décider d’exposer au jour le jour
décider d’exposer des works in progress
c’est un risque pris
risque d’étape peu tendues
risque de changements
en cours
risque de versions en écrasant d’autres
risque de trucs machins et éclats sans place apparus puis disparaissant
risque d’exposer des trucs pas finis
pas finissables peut-être
qui vont bouger changer disparaître apparaître
se casser la gueule se planter
ou bien marcher
rouler

oui ce qu'il faut que je fasse c'est, depuis ce que je fais ces temps-ci, continuer aller plus loin descendre plus. c'est-à-dire de ce stade, déjà exploré, pousser la chose encore plus loin. une lang encore plus ramassée, synthétique, économique, basique. une langue, dans sa mélopée vertigineuse infinissable, encore plus proche du silence. tout contre le silence. toute prête de s'éteindre, toute prête de passer à travers sa voix, de crever.

tout comme le passage du mur du son, cette déchirure de la frontière, là où l'objet - l'avion - va plus vite que son son, progresse devant son son, la lang va plus vite que sa voix, la dépasse, passe au silence… en pointe, flèche tendue, déchirante
la lang ne peut plus être suivie par la parole, la lang est nue, avant sa parole, avant d'être dite, avant avant sa naissance dans la bouche, avant son cri, nue, dénuée…
fulgurante toute seule devant devant le bruit

cette chose-là je vais la creuser

il faut que quelque chose s'y déroule ou s'y enroule, même si c'est le rien, le silence qui s'y enroule… juste le son, la voix sortie du silence, du rien
eh bien même ce silence, ce rien, cette lang sortie du rien, doit s'enrouler, doit se dérouler, se faire… parce que réellement elle s'enroule se fait