di 14.07.13
Paris.
large soleil. lever tard.
journée de calme enfin, de moins de poids. écrire un peu, travailler un peu le bois, du cade odorant, entêtant, dans la grosse chaleur de l’après-midi.
30 degrés à l’ombre à 17 h.
je ne sors presque pas, juste acheter du papier toilette, c’est dire l’ampleur de la sortie.
journée de calme dans le lendemain d’une journée de bataille.
lu 15.07.13
Paris.
chaleur.
journée de gestion, que je finis dans le jardin pour me donner une impression d’être en vacances d’obligations.
ma 16.07.13
Paris.
beau. bosser torse nu au bureau.
je me fais une italienne de parl# : textes qui prennent peu à peu de l’âge, et sont denses, touffus, elliptiques, répétitifs, incantatoires, alors qu’aujourd’hui je suis désormais dans une tentative de parole claire. autre époque.
me 17.07.13
Paris.
chaleur intense.
avec Eric Groleau, puis avec Thomas Deschamps… longues discussions…
je 18.07.13
Paris. forêt de Rambouillet.
chaleur plus douce que la veille.
journée de grimpe d’arbres. l’une des dernières dates de la mi-saison.
le soir je débute la lecture de pièces de Daniel Keene, écriture qui me semble bien proche de ce que je cherche parfois, ses personnages clochards, les thématiques simples, universelles, le style, la manière, sans compter que ce monsieur a aussi écrit un très court livre qui se nomme La pluie.
depuis quelques petits jours le moment est plus insouciant, les choses moins lourdes, et j’en ai conscience… mais conscience que l’on peut vite oublier lorsque les choses justement sont moins pressantes, qu’elles « vont mieux ». affectif, santé en amélioration, déjà ça… fragile encore mais c’est déjà beaucoup.
ve 19.07.13
Paris.
chaleur qui écrase. 35 à la fenêtre. difficulté à travailler. à 17 h j’en abandonne l’idée.
cabane d’hiver est validé par la pré-presse et le photograveur. soulagé que tout soit passé, car nous jouions à la limite du contraste avec les photos.
je file à l’atelier d’Olivier Jung, boire un verre avec lui et mieux découvrir sa peinture, ses hommes d’encres… puis à France Culture pour l’émission l’Atelier du son. je ne suis pas un homme de son, mais de langue, mais comme la langue sonne…
en allant à France Culture, la lune au-dessus de la Seine, presque pleine... sans doute est-ce ça aussi écouter.
dans le vent furieux sur la Seine, brassant le reste de chaleur écrasante du jour, sentir l'ivresse de ces rafales sifflantes... sans doute est-ce ça aussi écouter.
sa 20.07.13
Paris.
la grosse chaleur se prépare, 25 déjà à 10 h.
peu à peu, en m'efforçant violemment, à l'arraché, je parviens à avancer chaque projet jusqu’au point où les reprendre a priori sans trop de difficulté au retour de la pause d’été dont j’ai grand besoin.
je travaille à présenter bref le plus clairement possible pour le créer, peut-être, sous forme de pièce de théâtre.
en soirée je m’en vais voir un énième spectacle de clowns, ceux-là s’emparent du Roi Lear…
di 21.07.13
Paris.
chaleur.
j’ai la pensée sèche depuis quelques jours. c’est qu’après ce début d’année très rude, je commence à relâcher, désamorcer la tension, l’énergie, et puis la chaleur assomme.
je relis Rousseau, les rêveries du promeneur solitaire.
la nuit. la chaleur a baissé. le silence dans le jardin. quelques cabanons dans la cour encore allumés. se mettre à écrire alors que je n’ai rien à dire, juste pour écrire, tenter de, ce soir. écouter ce silence. les fourmis volantes sous la lampe. juste pour écrire, s’immobiliser pour, tenter de. écouter ce presque rien de la nuit d’été silencieuse. s’immobiliser. écouter. s’immobiliser.
lu 22.07.13
Paris.
chaleur écrasante.
je mène petitement ce que je dois faire. je n’écris rien, je lis à peine. et rien d’autre à raconter. pas la peine de le raconter
ma 23.07.13
Paris.
je me lève épuisé. besoin flagrant d’une pause, d’un break. comme chaque fin de juillet j’arrive en cette fin de mi-saison lessivé.
départ pour la vallée de Chevreuse : plusieurs descentes en rappels de 35 m sur viaduc, acrobaties aériennes, etc…
21 h : de retour, matériel rangé, mails et messages relevés, mi-saison enfin achevée. encore un peu de gestion demain, et je serai tout à fait en congés…
me 24.07.13
Paris.
lever exténué. trop peu dormi, trop trainé dans les bars hier soir.
matinée de gestion. l’après-midi je m’écroule pour ma première sieste lourde depuis longtemps.
depuis que j’ai commencé à relâcher, ce journal ne présente aucun intérêt d’ordre général et peu d’ordre intime. c’est que, sans doute, l’on ne peut être sans cesse dans une tension de travail, tout comme dans une pensée, une recherche menées en « tâche de fond », et qu’il faut, aussi, de ces moments de latence qui sont de recharge également…
et le corps comment il réagit, comment il encaisse, comment il ingurgite la relâche, le moins à faire, la moindre tension vers.
comment il peut alors accueillir cela, cet appel d’air de moins de pression, dans une ouverture sans trouille.
il y a aussi que peut-être, même lorsque le journal présente un moindre intérêt factuel, subsiste celui de la régularité, de ce tempo de temps, que l’on ne perçoit pas forcément le nez sur la loupe d’un jour particulier, mais que l’on percevrait, de plus loin, ayant vue sur une portion plus large de jours, de mois, d’années, exprimant alors une autre dimension plus vaste que leur unité, une dimension autrement signifiante…
cette écriture ici de l’actuel, du présent sans fin.
je 25.07.13
Paris.
ciel entièrement dégagé. une légère fraîcheur subsiste des orages des deux jours passés.
faire les sacs. de quoi marcher, se baquer, bivouaquer…
peintres à la baraque depuis 2 jours. tchatcher un peu avec eux. puis dernier bricolage, grand nettoyage.
peut-être est-il vrai que pour parler clair il faut « entendre clair ».
un objet inerte peut-il émettre un bruit ?
qu’ai-je fait avec bref ?
relire sous la lampe.
lire à voix haute cabane d’hiver.
répéter parl#.
partir en voyage demain.
« changer le monde » je n’y crois guère, si ce n’est d’abord par changer en soi ce que l’on voudrait voir changé autour de soi.