noter est de fait une chronographie, même si cela n'est pas l'objectif en tant que tel. c'est un travail dans le temps, au travers lui. le marquage des notes, l'annotation, est une scansion, un rythme. qui égrène donc. (non pas un rythme et scansion dans la langue comme le poème, mais rythme issu de la fréquence temporelle d'apparition, d'inscription, de la note).
ce travail du temps est un travail du mourir. c'est, par cette scansion, un constat et marquage du défilement du temps. la constitution de fait (consciemment ou malgré soi) d'une timeline, d'une ligne du vivre vers le mourir, du mourir dans le vivre, du vivre dans le mourir, qui nous est commun, et qui n'a rien d'une gravité. c'est, tout comme la méditation, une acceptation de la ligne descendante, éphémère, passagère, finissable, éteignable, de notre temps. et une préparation du coup à cela.
c'est la trace. la trace de notre passage. de notre travail. de notre ligne laissée.
la note marque le présent, égrène le présent des jours et des trouvailles.
la note dit : ça se passe. ça passe. tout passe.