lorsque j'écris je ne sais pas où ça va. j'y vais. à vue.
il n'y a pas au moment de l'écriture de savoir a priori sur ce que va s'écrire au final. sur la forme que prendra l'objet final (d'ailleurs l'objet n'a peut-être pas tant d'importance que le cheminement, le creusement). ça s'écrit. point. dans le temps où l'on en fait l'expérience. où l'on découvre par dévoilement progressif ce qui naît là. échappe de soi. on sent juste là une ligne à suivre. à tracer. inarrêtable, indéviable.
depuis quelques années je ressens ainsi cette ligne.

se poser la question, avant, de ce que l'on va écrire est la question la plus piégeuse, la plus paralysante qui soit. on n'attend pas devant la page blanche. on la sort cette page, ce bout de carnet, on ouvre fiévreusment l'ordi, quand il y a urgence, urgence de dire. lorsque ça échappe enfin.