à écrire, on travaille le silence. le silence qui n'est qu'un concept peut-être, et pourtant base. une base à travailler en creux et bosses de paroles, à brasser en un rythme de creux et bosses de paroles émergeant, s'éteignant.
on travaille sur le silence. difficile nappe de fond, et racine.

la poésie ne cherche pas à comprendre. elle sent. s'il y a intelligence ce n'est qu'intelligence animale, supérieure en sensations et instinct. la poésie sent et ne réfléchit pas.
la poésie est une inintelligence. on fait de la poésie de bête.

je sens souvent dans ce que l'on appelle encore poésie comme un "en distance" contemplatif. alors que ce qu'on parle est "en corps". ce qu'on parle est émouvement et brassage dans le corps. ça n'a rien d'intellectuel, de pensé et de réfléchi. la poésie vient du bide, des pieds. c'est à paluches calleuses que ça se passe, dans le cambouis, activité ouvrière.

j'écris comme mes ancêtres bûcheronnaient, labouraient. je continue l'boulot. défriche, cultive, malaxe, pétris, gâche, salope, dans ce patois de pleine terre.