notes parcellaires (version 1)


suite à l'expérience www live de la semaine dernière, de cheminement textuel, graphique, avec environnement sonore dans le site sur grand écran... une piste clairement à creuser... dans la mise en scène de l'écriture, et d'un temps propre de navigation que l'on propose au spectateur, différent de son temps lorsqu'il surfe/lit lui-même... presque un film.

pas le txt juste posé, mais projeté. le txt projeté, il y a à inventer là.
le txt non plus seulement dé-posé, pro-posé, mais lancé en avant, dans ce même mouvement né dans le tube à souffle de la bouche lang vers le devant et dehors. la voix s'élève. le txt jeté en avant, le travail jeté en avant, reproduisant sa dynamique sa cinétique, dans ce mouvement de projection, dans ce mouvement fleurissant/gravissant sur le mur blanc, calligraphiant le mur blanc.

le site en train de faire œuvre, objet depuis long, ce n'est plus seulement un support et un outil, mais une forme en production, un lieu de matière, de pâte argile, de pâte mot. et, de là, de ce mouvement, emmener en et au mouvement, dans ce qui n'est plus forme fixe mais poussée. une gesture. d'où parcours de lecture, filmique, avec durée propre et environnement propre. une écriture, un parcours d'écriture surgissant par plans-séquences déroulés. des "blocs de mouvement durée" dit monsieur deleuze.

le site est un corps : matière et chair, mouvement et poussée et respiration, siège de lang, mais désormais plus seulement posée, déposée, mais actée, dite, soufflée, respirée.
le site, et son corollaire : environnement sonore et visuel/graphique, n'accompagnent pas le texte (ce texte qui reste toujours la recherche et production centrale) mais le portent là où il s'avance. il n'y a pas illustration mais corps avec.
alors peut-être ces blocs de mouvement durée pourraient accueillir, faire corps avec cette vie animée de la lang soufflée respirée.

la lang n'a pas d'objet à illustrer en dehors de son avancée dans le monde (m'écrit arnaud). c'est ce surgissement, cette élévation de la voix (miraculeuse) poussée par des masses d'énergie phénoménale vers le dehors dehors qui me semble l'aventure ultime et fondatrice. cette avancée de la lang vers dehors? cette avancée de la lang lorsque projetée au dehors?



merci à arnaud maïsetti pour ses réflexions qui ont accompagnées et alimentées celles ici