une note datant de février...

"Aucun écrivain, s'il écrit encore à cet âge, ne peut espérer maintenir toute la qualité de sa production à quatre-vingt ans. Mais, en peinture, Titien et Picasso ? d'autres sans doute encore ? y réussissent bel et bien. Aucun écrivain n'a de génie avant au moins la pleine adolescence. Mais, en musique, Mozart ? d'autres encore sans doute ? si. Ce qui tendrait (quant à moi, peu m'importe) à corroborer par la physiologie la hiérarchie des arts telle que la promulgue Hegel.
Une contre-épreuve historique donnerait le même résultat : la littérature, de tous les arts, apparue la dernière. Et un jour, sans doute, la première à s'éclipser."


Julien Gracq - en lisant en écrivant


D'où que, n'ayant pas choisi la littérature, la langue s'est imposée à moi comme sans moi ? je la veux d'un verbe le plus préhistorique, le plus archaïque, le plus pauvre et nu possible (comme la couleur pure et brute). Arrivée tardivement, déjà chargée, elle est à mon goût souvent d'une composition trop riche, admirant elle-même ses compositions savantes...


Et Julien Gracq encore...
"ce qui reste le plus souvent étranger à un critique, mais si présent presque toujours à l'auteur : la notion de dépense vitale impliquée dans une œuvre, et son évaluation."