autour de la plui :


écrire comme on marche cela m’a toujours habité… (— comme on marche dans la ville, sous la pluie, écrire sans s’arrêter, sans trop penser — rajoutais Duras)

parti d’un tout petit bout de texte en prose traînant dans mes poèmes, inutilisables pour eux, isolé… j’ai ensuite juste lancé l’écriture et l’ai laissée courir
c’est-à-dire d’abord dans la vitesse, écrit comme sans moi au-delà de moi autant que possible, glissant en avant de la pensée, plus vite

à ce moment là, j’écris peu à la fois, mais finalement assez souvent et ça va grosso modo dans la bonne direction — me semble en tout cas

des blocs de txts d’abord : je pars de 2, 3 mots en tête et je continue au hasard sans guide en laissant glisser — je dois avoir assez de technique maintenant pour pouvoir le faire — lang autre, dans son ryhthme — le rythme alors surtout qui s’affirme
"proème"
lang simple vocabulaire nu
marche, écrit comme on marche, d’où rythme

je ressens effectivement que de plus en plus cela pousse au corps à la voix — et vient de là —

rythme, par et dans la langue élaguée pauvre autant que possible, et puis la perte de la ponctuation — le souffle la respiration suffisants — et puis orthographe venue ou s'acheminant vers l’oralité, orthographe où quasi tout ce qui ne s’entend pas a sauté

à peine un canevas venu peu à peu :
les 4 points cardinaux… avec le fleuve, la mer, la colline, la mer…
la plui, l’alternance des jours aube soir, la plui encore…
les boucles de séquences… répétitives
les positions… à la table assis debout marchant allongé grimpant et reste mort…

les éléments :
marches
villes pourries mais profondes, ou extérieurs pleine nature
intérieurs nus (cabane)
extérieurs nus (lande mer)
marche seul ou rencontres ceux vivants dans la rue (que seul ou ceux-là)
que ça

histoire sur le devant : l’homme la marche (un homme marche) — et le décor : la plui la lande ?…
ou bien le contraire : l’histoire c’est la plui la lande ?

(aussi
pourquoi l’homme, après avoir été allongé, se relève ? fallait-il le relever là où l’on s’attendait à le voir rester couché ? cela signifie-t-il ? espoir ?)

c’est à peu près tout je crois. j’ai juste laissé glisser.
juste une sorte de tension qui a duré 1 ou 2 mois. j’ai lancé l’écriture et l’ai laissé courir autant que possible.

ensuite seulement, travail du corps du texte plusieurs mois. corrections par l’écoute du rythme, dictées par le rythme, presque uniquement, la respiration de plus en plus
l’oreille — le balancement — comme ultime correctrice

pour le reste, la technique et toutes ces choses-là, je me suis fait confiance… peut-être à tort

enfin, je ne voulais plus parler d’écrire, ça écrit déjà assez là-dedans