d'où ça vient ça écrire ?
depuis si longtemps depuis presque toujours. depuis que je sais tenir un crayon pour y tracer des lettres
d'où ça vient ? je ne me suis finalement pas si souvent que ça posé la question. oui un milieu, un environnement — des livres dans la maison, des proches qui écrivaient un peu — une pulsion créative, une combinaison de tout cela. ce qui est sûr c'est que l'on ne m'y a jamais poussé, on ne m'a jamais suggéré d'écrire. on m'a fourni des enseignements artistiques, musique par exemple, et encore quand je dis artistiques c'était plutôt bien scolaire cette sensibilisation et bourrage de crâne. dans ce milieu, c'est comme ça, on fait de la musique, mais il n'y a que le classique qui exista... alors évidemment j'avais choisi de jouer de la batterie.
d'où cela vient alors. je sais que j'ai toujours été un constructeur (cabane, jeux, inventions, voyages, projets, équipes, boites...). sans doute une concordance de toute cela : un environnement sur un terrain, une pulsion de constructeur (un peu mystérieuse quant à sa source) — en puis sans doute après des blessures (ruptures de toutes sortes) et des rencontres (amis, ceux là encore avec qui nous nous accompagnons depuis 15 ans) qui ont renforcé cela

écrire, ok, viendrait de construire, comme à peu près tout bonhomme en a l'envie, la nécessité, la génétique
mais pourquoi écrire plutôt qu'autre chose ? j'ai essayé bien d'autres formes, je suis toujours revenu à écrire. pourquoi écrire plutôt qu'autre chose, je n'ai pas de réponse

comme tout un tas de gens, j'ai écrit, mais — et cela est plus rare — cela a continué, jusqu'à s'aggraver, toujours plus, au fil des ans

comme me le disait Emaz dans sa lettre qui m'a marquée, on y trouve (comme dans ce que j'ai pu tenter) un mélange d'épuisement et d'élan... qui a toujours été là.
certains jours rien donc, ou plutôt certains jours il n'y a que cet épuisement, cette façon de tourner sans cesse autour de pot
pas d'autre possibilité en fait que de faire ce que je fais _ je ne sais si c'est poussé à fond, mais fait ainsi dans cette tension perpétuelle, fait parfois dans un épuisement radical de la tentative, et donc un épuisement du bonhomme, ça peut aller jusqu'à être pris dans réel risque physique, risque psychique
si cela vient de loin peut-être alors cela peut-il aller loin, si cela vient de profond peut-être alors cela peut-il aller profond...