(octobre - novembre 03)


je suis la même ligne
des mots révélés, des mots échappés

je ne sais si j'ai encore beaucoup à dire. cela se rassemble en quelques points de langue.
il y a évidemment à trouver encore à aller plus loin encore.

c'est-à-dire prendre cette langue du début remonter encore à sa simplicité balbutiante à son archaïque surgissement

toujours raconte le point limite le point d'échec de la langue devant le silence
là elle se fait, devant le silence, se raconte
l'histoire c'est ça
ça ne peut pas être autre
parce que ce ne peut-être que court, ainsi. ramassé dense concis. tendu
ce que je fais n'est plus depuis longtemps une recherche d'histoire mais une recherche de matière

« établir directement la connexion entre ce qui vient descend et la matière première brute de la langue… » disais-je lors de nœud il y a quelques temps
peu de temps
ce que j'écris est presque comme non verbal parole-blanche
toute cette énergie contenue dans la langue parole
contenue qui
explosant
deviendrait parole-blanche

en allant plus loin
la langue pressée jusqu'à fission peut-être

sans doute peut-on aller presque au bout de français à le tordre comme ça à le laisser échapper comme ça

ce qui est spectaculaire c'est que la voix monte
c'est aussi quand la langue se perd
c'est aussi à ce moment que cela peut-être théâtralisé

énergie • expulsion • résonance


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encore une fois encore un lieu le marché met au murmure les voix les plus fortement jaillies les voix les plus voisines du silence les voix au début peut-être à la source
visiblement aujourd'hui écritures nouvelles — les courtes laboratoires flash
ne trouvent éditeur
ces éditeurs bien que "saisis" parfois — c'est leurs mots — trouvent difficilement visibilité à leur donner
alors devant ce champ vide dirait-on pour le txt ramassé reste le net
je m'en sert

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il ne s'agit pas de dire ou lire
c'est la parole qui traverse le corps de l'homme qui l'agite il s'en retrouve barbouillé ce ne sont pas des mots mais de la matière verbale du son verbal