(janvier 2002)

Dire non à ce qui n'est pas entièrement soi (ne relève pas entièrement de la nécessité), à ce qui n'est pas essentiel à soi est déjà une aventure, une prise de risque, une vision propre, une formidable affirmation. Une vaste affirmation de la vie, une preuve de vivacité, vitalité. C'est être dans l'énergie, traversée par elle.

C'est pourquoi en écriture je veux réintégrer l'énergie, la vision. Remettre la poésie à plat, selon ce que je sens, la faire dégagée du souci du résultat, juste la faire, issue de l'énergie de la vision, né dans l'énergie de la parole, qui (me) descend, qui traverse, venue d'au-delà.

Juste faite, posée, dans le maximum de risque, c'est-à-dire sans le souci préalable et paralysant du "bien écrit". Ce le sera toujours si la voix est descendue.

Il y a des choses que je me sens poussé à réaliser. Que je me dois de réaliser.

Ne dépenser de l'énergie qu'au fleurissement, à l'explosion.

Travailler à partir du centre de la vision, à partir du centre de l'œil. Depuis le fond.

Du texte du langage seul sans mise en page sans majuscules points paragraphes parties

Son rythme seul sa mélodie seule son énergie seule

Du texte seul venu d'au fond