(vers 1992)

Rendre fidèlement ce n'est pas dire l'essentiel, le plus important, mais reproduire, en plus des constantes que j'avais crues seules essentielles, l'infini des touches, les mille miroitements de lumière qui constituent nos vies.

... car en rendant compte ici-même dans le temps même (presque immédiat), en se dispensant du recul qu'il pourrait nous offrir, du bénéfice des années pour l'analyse, on raconte le temps quand même par les variations, l'évolution des réflexions, du style, des idées, par l'évolution de l'intensité des sensations, contenues et vivant ici. Même sans raconter les changements de la vie d'un homme, en ne racontant que les faits, on raconte le temps. Il suffit d'écrire continûment, même sans que le temps y soit conté, pour qu'il y fut.