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1. …

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2. d’abord

d’abord

d’abord
on vit.

palpite.

on marche on vit on respire.
on trace notre ligne comme on peut.

ensuite
ensuite on sait.
qu’on marche qu’on vit qu’on respire
dans le flux la durée.
qu’on bouge
qu’on est

qu’on traverse
seulement.

d’abord
d’abord
on marche on trace
et les choses approchent…

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3. les choses vont avec les choses viennent

avec les choses devant autour tout autour avec les choses là qui nous avec les choses on entend les choses qui avec les choses […] oui
avec les choses devant autour tout autour les choses sont si petites les choses sont si puissantes devant tout autour […] oui

il existe ce moment il existe ce moment où on voit les choses
les choses vont avec les choses viennent

les choses avec les choses vont les choses avec les choses viennent les choses avec les choses autour tout autour les choses avec les choses qui nous traversent les choses avec les choses qui nous poussent
les choses avec les choses qui les choses sont pourtant avec les choses parmi les choses qui me […] oui

les choses vont avec les choses viennent
il existe ce moment il existe ce moment où on voit les choses

les choses tout autour qui nous et puis les choses qui nous tournent nous gambergent les choses dans le dedans qui nous bouffent et les choses qui nous finissent
on entend les choses et les choses tout autour sont les choses tout autour sont pour nous des les choses tout autour et nous tout petits si petits là au milieu des choses […] si peu

les choses vont avec les choses viennent
il existe ce moment il existe ce moment où on voit les choses

on entend les choses comme ça on entend les choses comme ci on entend les choses et les choses nous entendent peut-être […] aussi on se promène avec les choses et les choses approchent on passe avec les choses et les choses sont c’est tout […] oui
on porte un regard sur les choses qui vont viennent un regard reculé des choses un regard dégagé des choses non impossible chose d’être dégagé […] des choses

il existe ce moment il existe ce moment où on voit les choses
elles vont viennent
elles vont avec les choses viennent

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4. on  trace

on est là. à tracer la ligne. à tracer comme des fous sur la ligne de trace. à avancer là sur la ligne de trace. on ne suit pas. on trace. on avance comme des fous selon une ligne qui se trace. inusable. indéviable. sans pensée. on ne suit pas. on avance. on fait la trace. on avance sous les nuages. on fait la trace sous le ciel et les nuages. on trace à pied la ligne inusable sur le sol. sur le sol sur la terre sous le ciel les nuages. on trace. on est là à tracer. à faire ce que l’on a à faire sans s’encombrer. on trace sans s’encombrer sous les nuages. on trace. on trace encore sous les nuages sur le sol notre ligne de trace. on trace sans s’encombrer décidés sous les nuages qui tracent. on trace encore. on avance sur la ligne des nuages. sur la ligne de trace des nuages sur le sol. sur la ligne de trace des nuages qui courent sur le sol. qui tracent. qui tracent sur le sol leur ligne de nuages.

on trace avec notre viande notre chemin. notre bout de chemin. on trace tendrement avec notre viande notre bout de chemin. avec notre viande tendre. avec notre tendre viande on trace notre chemin sous les nuages. les nuages blancs.

sous les nuages blancs nos carcasses tendres tracent lentement dans la vieillesse. nos carcasses grincent dans la lenteur lentement. nos carcasses grincent de jour en jour un peu plus dans la lenteur. de plus en plus traînantes nos veilles carcasses raient l’espace. traversent. traversent l’espace. calmes. sereines. peu à peu de plus en plus lentes sereines. nos lentes carcasses passantes. nos lentes carcasses tendres. nos lentes carcasses tendres passantes sous les nuages.

on est juste. on est juste là à rien d’autre qu’à tracer notre trace. notre trace qui se perd se dilue. se dilue éphémère sous les cotonneux nuages. une trace. à peine une trace. une trace éphémère dans le sillage silencieux des nuages. une trace qui se perd passe s’efface sous les nuages. les grands et cotonneux nuages blancs.

on est là. on est là allongés. on regarde les nuages. juste on regarde les nuages. on regarde juste. allongés. les nuages et la pluie. la pluie tombée forte cette nuit. cette nuit et tout le matin. toute trace s’efface peu à peu. la lumière. on regarde juste la lumière. on regarde juste allongés la lumière. on regarde les nuages. les cotonneux nuages. les cotonneux nuages blancs.

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5. nous ne nous tairons pas

chairs corps
frères communs,
comme disait l’autre, presque,
qui avec nous vivez
et après nous vivrez encore
nous qui passons seulement
sur cette petite boule
bleue
de terre cuite d’air et d’eau
nous qui glissons
dans ce tempo tempo
tempo lent
soumis soumis
au temps
nous
nous ne nous
tairons pas.

dans ce laps
imparti
où nous cheminons
écrasés
par des forces
qui nous sont
supérieures
nous sommes pourtant pourtant libres
libres un peu.

il est temps
il a toujours été temps
nous qui dans ce bref moment
tant de traces laissons
il en est une encore
qu’il a toujours été
temps de tout temps
de porter :
notre ligne, libre.
nous ne nous tairons pas.

des lignées de morts
des tas de morts
nous écoutent
et nous appellent en silence.
sur les plateaux
hauts plateaux de maquis
on trouve
les tombes
de ceux crevés
qui vécurent puis moururent
pour que nous puissions
puissions être
affranchis
en leurs noms
en leur ascendance
milliers de morts qui avant nous avez vécu
milliers de morts frères humains
qui avec nous vivez encore
nous
nous ne nous tairons pas.

nous qui sommes pulsatifs
pulsions pulsations
c’est l’histoire du cheminement
la ballade des locomotives vérités
que veux ici tenter.

chairs corps frères humains
vous qui bruissez et vaguement palpitez
c’est votre délire singulier
que veux balbutier.

rotation giration circulation
voici votre douce stature
qui n’est que vraie gesticulation
rien que ballet très fada
et de l’atome déjà atomique promenure.

ça fait nombre gens tout ça
avalés par sentiments.
muscles avant bien courants… puis gisant envers…
sangs rigodant
puis chus.

et c’est ensuite une toute petite chose encore.
qui murmure. palpite.
pulse.
trémousse.
et que la durée lentement dissout
encore.

la rythmique des jours des nuits
le flux la frise continue
les courts circuits et les longues routes
le tempo tempo lent
des forces extérieures
travaillent
travaillent nos corps
mais nous ne nous tairons pas.

chairs corps frères humains
nous qui passons seulement
sommes pourtant libres un peu
et palpite tout autant
cette petite voix lancinante :
suivre ligne libre. que ça.

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6. suffit

et puis
et puis
juste aller s’asseoir dehors
et ne rien faire.
regarder le soir venir.
sentir la terre tourner. tourner avec.

*

le silence dehors. suffit. suffit.
écouter dehors fait du silence dedans.
suffit.

après très hauts moments. l’énergie descendue. en bas. à plat. mais là aussi que ça recharge. à l’abri. à l’ombre. au creux. là aussi que ça revient au centre. à l’irréductible. arriver là. où plus possible de dire autre chose ou autrement. arriver à ce reste là. ce reste. à ne plus réduire.

*

et dans le flux heure et au devant. sans bord.

et sans du silence. c’est du silence encore.

*

maigre. rien. de peu. plus de mots. sans.

*

reste silence. silence au bout. au final.

jusqu’où quand possible encore dire encore.
essayer de la fermer. essayer encore.

*

sais pas. pas finir arrêter. rien.
plus de je. où aller encore. oui.

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7. voilà c’est fait

voilà.
voilà. c’est fait.
je ne parle plus.
deux trois mots seuls
suffiraient suffiraient.
j’ai tenté de dire.
de parler clair.

tant bien que mal.

bref.

voilà. c’est fait. j’ai dit.

maintenant maintenant juste écouter.
juste tracer.

entrer lentement lentement lentement dans la nuit
de cette petite boule chair, terre et bleue.

*

la nuit.

la grande nuit
noire.

les étoiles.

ça continue.

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8. titre ni rien

voilà
c’est fait.
ainsi
on trace.

 

 

© fred griot