book0_couv

comment ça se finit un volume ? (je préfère le mot "volume" au mot "livre", plus exact ici, le livre n'étant plus qu'un des véhicules possibles).
qu'est-ce qui amène à cela ? comment cela arrive, progressivement... après près de 2 ans et demi de cette avancée, construction, "à vue" ?
avec comme toujours le fin écrite presque depuis le début…



10.11.09
pas trop se prendre au sérieux. pas trop se prendre. non. il faut pas trop. non.

pas que du sauvage, ou du grave
l'exploratoire c'est aussi dans le drôle, pas que dans le grave
on peut faire du sauvagement drôle.

ne pas chercher à retrouver, à refaire la chasse au fuck, qui avait été réussie, mais ça peut continuer dans la même voix, car intéressante. mais dans cette veine de sales mots sauvages, aller plus loin.

je m'étais posé la question, il y a 1 an, de l'arrêt, ou non, de la fin de book 0, que j'ai en définitive continué avec relance intéressante. je me la repose aujourd'hui cette question. je n'en ai pas aujourd'hui la réponse. ce qui semble sûr, c'est que ce sera dans le sauvage, dans cette veine de sales mots sauvages, parce que bourrés d'énergie à exploser, basales, archaïques, en racine, rustres, rudes, fondamentaux même me semble — avec continuation d'invention d'une langue — et incantatoire répétitif.
pourquoi vouloir la rupture ? juste par convention de briser, d'aller plus loin, par méfiance du déjà fait ? pour ne pas reproduire ce que j'ai déjà trouvé, me citer moi-même, me plagier, pour ne pas réutiliser méthodes anciennes par facilité, repos sur les lauriers, ne pas écrire par "méthode" qui étouffât le sauvage.

pour aller toujours à l'invention d'une lang adéquate à cet énorme bruit du silence, qui est notre impossible dire.

la rupture en fait c'est en moi que ça doit se faire. élargir la restriction, l'étroit. prendre toute liberté. toute liberté.

cette histoire de trou
(la recherche du sens c'est comme la recherche du trou ?)

et ce monde terrien qui s'écoule, d'où je viens, que les vieux me racontent.

toujours, comme pour le son et la scène, aller dans exploration féroce, profonde, mais garder cet entendable commun, facilité d'écoute, "vulgariser" (comme l'on dit d'un chercheur lorsqu'il sait rendre son discours accessible)



13.12.09
n'écris rien de nouveau ces temps-ci (depuis quasi 15 jours) : book 0 avance peu. faut-il trouver un objectif au projet ? ou juste laisser venir ?

ce cul de recul



21.12.09 - 3h du mat
quant à book 0, faut-il le fermer ? question qui revient tous les 6 mois, et pourtant à chaque fois ça s'est relancé… faut-il le fermer car ne suis-je pas en train de patiner, de me redire ? le fermer, ou alors trouver une rupture. le fermer en bossant calmement la fin, la boucle (puis l'éditer). ou bien le laisser encore ouvert, attendre de voir ("station nuit"… par ex, ces 2 mots qui me trottent dans la tête depuis une semaine… que donneront-ils ?). mais alors, le poursuivre dans une continuité (ces poèmes déclinant thèmes sur séries de 5, 6 textes), ou une rupture, prendre risque, se surprendre, ne pas faire du déjà maîtrisé, du déjà fait, abandonner l'ancien, creuser plus ? la continuité signifie-t-elle creuser moins ? en tout cas ne pas se complaire dans réflexes et savoir-faire anciens.

en fait je ne découvre rien de bien nouveau pour l'instant dans ces notes, mais besoin de faire le point des forces existantes, présentes.

je serai ainsi prêt, peut-être, avec ce point-là, ce travail de fond, pour relancer un grand coup au moment de la résidence
travail de fond alors que j'ai commencé book 0 il y a tout juste 2 ans (oct 07)
travail de fond qui me rappelle celui mené lors de l'échec des versions successives de VISIONS, peu avant la fin de l'écriture du texte.
mais ici, ce n'est pas constat d'échec, tout au contraire constat d'une phrase-lang trouvée nouvelle.



15.01.10
étonnant que la rupture soit dans ces poèmes à la "Cendrars".
après ces poèmes "Cendrars" (book 0 p 58 et 59 + p 60), envie à nouveau de resserrer, aller à la langue "pointue", fouillée.



13.02.10
relu book 0 intégralement.
oui il y a quelque chose là. et quelque chose à continuer. encore.

ordre chronologique : il y a cohérence de thèmes, ambiances, séquences de mots, placement avec cet ordre-là. donc ok on continue comme ça.



13.03.10
n'ai rien écrit pour book 0, pas un poème depuis 1 ou 2 mois je crois. la fin ?



23.05.10
après rando mer…

mettre fin, à la fin de book 0 ?
(tiens la plui finie aussi après une rando en bord de mer… comme ce besoin de poser dans le plus grand calme)

au moment de la fin de résidence ?

et repartir sur du neuf,
ça valable oui, si le neuf plus possible dans ce même volume, si essoufflé, si nécessité d'un autre volume. sinon ça peut se continuer là.



31.05.10
travail de parole, de parole portée (en public), de scène et de musique : quel écho sur l'écriture future ?

scène, le fait de porter la parole publique : je ne sais pas encore ce que cela va donner, en retour, en écriture. mais sans doute va-t-il y avoir quelque chose… sans doute du coup est-ce temps de "clore" book 0. période qui se termine, nouvelle qui commence, de ce book zéro, premier, comme naissance justement (sens du titre toujours découvert plus tard, au milieu de l'écriture, puis maintenant à nouveau là)
j'aimerais bien "l'achever" sans le "clore" : trouver comment… par un oui (au lieu d'un non) ?

après : book 1 ? book suite ? book encore ?



16.06.10
la fin de book 0 : un événement intime ?

le finir
ouvrir, un peu plus tard, un autre volume de fond ?
envie de patois. d'appuis rythmiques, sonores. peut-être.
de nu, d'épuré. peut-être.
passer au patois, au rap, au rythme d'base. à la pulsation d'fond.
est-ce une bascule profonde vers nouveau genre (de travail) de parole : la parole portée.

comme le besoin de "clôturer" pour avoir champ libre devant. même si ça met du temps avant de revenir.
finir proprement, prendre le temps, faire ça bien.

cela fait comme "tout drôle", mais aussi comme soulagé. un nouveau champ s'ouvre, dans ce calme de fond de la fin. un calme, une légèreté.



20.06.10
la fin : ne pas la balancer publiquement maintenant car il y a encore à écrire autour. je le sens dans cette douce "mélancolie" de la fatigue et de la fin... dans quelques jours...

oui il y a dans cette fin, intime, un grand début. une envie d'ouvrir plus large. les petites confréries ne me suffisent pas. elles ne peuvent contenir toute la poésie. je suis indépendant. je l'assumerai encore. une envie d'aggraver. d'enfoncer le clou.
une envie d'aller un peu plus encore dans ma voie/voix. il y a plus large. possibilité de plus large. plus large amour. et ambition pour explorer, rendre, exploser, partager, le flux/maelström de ce que l'on nomme sans possibilité d'exactitude le "poétique".
oui mon travail passe par cette possible générosité de la parole donnée, portée (la scène) désormais. mais sans rien oublier de l'exigence d'écriture centrale, et de parole.



22.06.10
donc
quelques nouvelles images de manuscrits.
et la fin ici. point.