notes pour les ateliers "trouvetalang, parletalang & donetalang"
(projet résidence Région - Banlieues Bleues)

propos :
il ne s'agit pas d'amener l'autre à écrire dans le croisement de ce que j'écris moi-même. dans le croisement entre leurs dires et mon petit boulot.
il ne s'agit peut-être pas même de faire écrire. il n'est pas certain que cela soit forcément souhaitable, et nécessaire.
il s'agit de proposer d'explorer. leur lang. leur lang à eux.
après si ça influence, interfère avec mon petit boulot, tant mieux.
mais je ne veux pas venir ainsi. j'aurai ma lang à moi. mais je ne veux pas venir avec d'autres savoirs, bagages et statut que cela.
l'idée c'est de trouver sa lang, de trouver sa lang fluide.
je suis assez convaincu qu'elle est toujours là. avec possibilité fondamentale de la faire émerger. cette lang, archaïque probablement, qui dise le mieux notre monde, nos sentiments.
cette lang qui soit celle qui puisse établir une connexion aussi directe, intacte, que possible, entre ce qui nous traverse et la façon dont on a besoin et va le dire…

trouver, utiliser cette énergie contenue dans la parole, archaïque probablement
trouver le vecteur le plus fluide

s'embarquer dans cette traversée de notre langue personnelle, de notre "patois" personnel, intime,
et éprouver du coup aussi là où il croise, se nourrit, et est constitué des langues, des autres langues, de notre environnement, racines, famille, territoire, des autres langues des autres

je ne veux pas dire que je suis voyageur. venu de loin pour apporter, enseigner, transmettre je ne sais quoi. je suis venu ici pour bosser. bosser dur mes petits trucs. moi aussi je cherche ma lang. qui est de plus en plus pleine de trous.
mais j'ai envie d'entendre la votre.