mauvaise scène l'autre soir
c'est le risque, c'est dans le contrat de la prise de risque, que ce soit pour écrire ou jouer en live
le risque pris lorsque j'ai décidé — ou pour dire plus exact : lorsque ça m'a sauté à la gueule — d'aller chercher ce corps sonore de la parole, de travailler à le faire sortir, à travailler cette matière-là, constitutive première du corps de la lang, et qui plus est, de le donner à entendre — autant que possible — dans des instants précis, devant autrui (pas toujours d'ailleurs venus pour ça, et donc parfois un peu surpris), avec forcément un rapport au spectaculaire, à ce que signifie de donner ainsi, en scène, en live, cette force-là de voix/lang.
on va continuer à bosser, c'est tout
étrangement, ça me détend plutôt, je me dis : ok c'est comme ça, des jours avec, d'autres sans où on ressort un peu comme un con… des jours où l'on jette au bas du bureau un poème top, pour quinze pourris… c'est le jeu (l'enfance de l'art je dirais même)… just do it… ça l'important… produire de petits objets — sans pression paralysante de résultat a priori — et dans le lot il y en aura bien un de pas trop mauvais… risquer l'échec… et pour la prochaine scène juste être là, détendu, présent, simplement…
la scène aussi peut se construire sur l'abandon
et puis l'humour…
et le rock'n roll :)
et en attendant bosser
apprendre à jouer ensemble
je crois même que si c'était toujours facile, là je commencerais à me poser des questions.
pas grave en tout cas, bosser, juste être là, dire ce que l'on a à dire, qui de toute façon est toujours là si parole vient honnête forte du fond.